22 Juin 2018

Conférence : la liberté d’information en Afrique

Evénements – Conférence
Salle XXI, Palais des Nations, Genève | Accès tout public

Africa 21 et Reporters sans frontières

Proposent une conférence sur :

La liberté d’information en Afrique

« Le droit de dire et d’imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse ».

Voltaire

La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression.

Les médias et la presse sont souvent appelé « quatrième pouvoir », par opposition aux trois pouvoirs de l’État (exécutif, législatif et judiciaire). Plutôt qu’un quatrième pouvoir, les médias constituent un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, État inclus. En effet, dans un monde où la censure de la presse semble disparaitre peu à peu, les individus gagnent un avantage sur les gouvernements par leur accès à une information non-filtrée et accessible à tous. Grace aux médias, il est aujourd’hui facile d’avoir accès à tous types d’information, que ce soit sur la région où l’on habite ou son pays ou encore sur un pays situé à l’opposé du notre. Avoir accès à toutes ces informations permet également de se former sa propre opinion sur de nombreux sujets et donc de prendre des décisions de manière plus éclairée.

D’après l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

En Afrique, la liberté d’information est considérée par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et par la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique  comme une partie intégrante du droit à la liberté d’expression. Onze pays ont adopté une législation nationale en la matière, tandis que d’autres États africains ont lancé des travaux dans cette direction.

Chaque année, Reporters sans frontières (RSF) publie un classement mondial de la liberté de la presse dans lequel sont répertoriés tous les pays du monde en fonction de leur état sur la liberté de la presse et la liberté d’expression. Cette année, la situation en Afrique s’est légèrement améliorée par rapport à 2017.

La fréquence des coupures internet, les intimidations et agressions et arrestations de journalistes dans certains pays sont autant d’éléments visant à contrôler la liberté d’information. Selon RSF, plus de 1 000 journalistes ont été assassinés à travers le monde ces 15 dernières années, la plupart du temps dans une impunité totale.

Le respect de la liberté de la presse et la sécurité des journalistes sont des prérequis clés pour promouvoir la paix, la justice et les institutions fortes, comme cela a été stipulé dans l’Objectif de Développement Durable n°16 de l’Agenda 2030 de développement durable de l’ONU (« Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous à des fins de développement durable, assurer l’accès à tous à la justice et mettre en place, à tous les nouveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous »).

Il est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de dissocier la presse du politique. Le public a le droit d’être informé sur tout ce qui le touche, directement ou indirectement. Cela requiert par ailleurs des journalistes professionnels, c’est-à-dire des personnes bien formées et qui ont pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de cette profession dans une ou plusieurs entreprises de presse. Cela est d’autant plus important dans les pays en développement puisque cela permet de développer une analyse éclairée et construite des situations.

L’essor de l’Internet et autres médias numériques constitue un défi particulier pour les moyens d’information traditionnels comme la presse écrite ou la radio. Dans de nombreuses régions du monde, les ventes de journaux ont diminué depuis le début des années 2000, et certains titres ont choisi de ne plus paraître qu’en version électronique. Un autre défi majeur du journalisme serait l’essor des réseaux sociaux et autres plateformes de communications (blogs, forums, etc.), sur lesquelles tout un chacun peut échanger sur l’actualité, débattre ou même attirer l’attention sur l’existence d’un risque, d’un danger ou d’une atteinte à l’intérêt général dont les responsables souhaiteraient masquer l’existence. C’est ce que l’on appelle un « lanceur d’alerte ». Ce dernier est de bonne foi et animé de bonnes intentions : il n’est pas dans une logique d’accusation visant quelqu’un en particulier mais affirme divulguer un état de fait, une menace dommageable pour ce qu’il estime être le bien commun.

Mots d’introduction

  • Emmanuel Vianès, Africa 21
  • Hélène Sackstein, Reporters sans frontières

Modération

  • Marc Allgöwer, journaliste

Panélistes

  • Jean-Luc Mootoosamy, journaliste et directeur de Media Expertise
  • Thomas Vennen, Vice-président d’Africa 21 et spécialiste en bonne gouvernance
Les intervenants
Hélène SACKSTEIN

Déléguée de Reporters sans frontières à l'ONU

Emmanuel VIANES

Membre expert Africa 21

Marc ALLGOWER

Journaliste à la RTS

Jean-Luc MOOTOOSAMY

pdg de Media expertise

Thomas VENNEN

Vice président d'Africa 21